Le droit des étrangers désigne tous les textes législatifs, réglementaires et ministériels relatifs aux étrangers en France. La plupart de ces textes sont regroupés dans le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).
Les droits des étrangers en France sont en partie les mêmes et en partie différents de ceux détenus par les citoyens français. On désigne ici par « étranger » toute personne ne possédant pas la nationalité française.
Les droits politiques (droit de vote et d’éligibilité) ne sont pas reconnus aux étrangers. Seuls les ressortissants des pays de l’Union européenne résidant en France ont le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et européennes. En France, ils ont pu participer au scrutin pour la première fois lors des élections européennes de 1999 et des élections municipales de 2001.
Les étrangers ne disposent pas non plus d’un droit reconnu aux citoyens français : le droit d’entrer et de séjourner sans conditions sur le territoire. Cette disposition a été précisée par le Conseil constitutionnel (décisions de 1993). L’entrée et le séjour des étrangers en France sont réglementés par l’ordonnance du 2 novembre 1945, modifiée à de nombreuses reprises depuis.
Là encore, les ressortissants de l’Union européenne bénéficient de conditions plus souples, puisqu’ils peuvent circuler et séjourner librement sur le territoire des États membres de l’Union.
Dans d’autres domaines, les étrangers jouissent des mêmes droits que les citoyens français.
Par exemple, sous réserve de travailler de manière déclarée, les étrangers bénéficient des prestations de la Sécurité sociale (assurance maladie, indemnisation des accidents du travail, congés de maternité pour les femmes…).
Les étrangers sont électeurs dans les instances représentatives du personnel. Ils peuvent être élus délégués syndicaux. Ils peuvent être membres des comités d’entreprises et délégués du personnel. Ils sont électeurs et éligibles dans les conseils d’administration des caisses de Sécurité sociale, les conseils d’administration des établissements publics gérant des logements sociaux (OPAC, OPHLM).
Ils peuvent être élus parents délégués et, à ce titre, participer aux conseils des écoles maternelles et élémentaires, ainsi qu’aux conseils d’administration des collèges et des lycées. Ils peuvent aussi participer aux instances de gestion des universités (la présidence de l’Université restant monopole national).
Les ressortissants de l’Union européenne ont le droit de voter pour désigner les assesseurs des tribunaux paritaires des baux ruraux et dans d’autres organismes agricoles. Mais seuls des Français peuvent être membres des chambres de commerce et d’industrie, des chambres d’agriculture et des chambres de métier.
La régularisation est une procédure qui permet à un étranger en situation irrégulière (= sans papier) d’obtenir un titre de séjour temporaire : carte de séjour « salarié », « travailleur temporaire », « vie privée et familiale », « étudiant », etc.
Pour pouvoir obtenir une régularisation, l’étranger doit constituer un dossier et répondre à plusieurs critères. Ces critères varient en fonction de la situation de l’étranger.
Un étranger en situation irrégulière sur le sol français peut faire l’objet d’une mesure d’éloignement. Il existe plusieurs procédures différentes d’éloignement.
La reconduite à la frontière par exemple concerne les étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis moins de 90 jours. L’obligation de quitter le territoire français, la mesure la plus fréquente, concerne les étrangers en situation irrégulière et résidant en France depuis plus de trois mois.
L’expulsion est une mesure d’éloignement différente, car elle repose sur une considération d’ordre public. L’expulsion concerne les étrangers, en situation irrégulière ou non, qui représentent une menace grave pour l’ordre public (trafic de drogues, délits, crimes, proxénétisme, détention d’armes, terrorisme…).
Les mesures d’éloignement (reconduite à la frontière, expulsion, obligation de quitter le territoire français) sont prises par les préfets. Les mesures d’éloignement peuvent faire l’objet de recours devant les tribunaux.