A- A+

Il y a abandon du logement (départ à la cloche de bois) lorsque le locataire et les autres occupants du logement partent définitivement sans averti le propriétaire (bailleur).

Dans ce cas, pour récupérer le logement, le propriétaire doit engager une démarche spécifique. Dans le cas d’un logement loué vide, le propriétaire doit d’abord faire appel à un huissier de justice pour qu’il constate l’abandon du logement, puis saisir le juge pour obtenir la résiliation du bail.

Istockphoto 1326754985 612x612

Mise en demeure

Lorsque le propriétaire suppose que tous les occupants ont abandonné le logement, il doit charger un commissaire de justice de les mettre en
demeure de justifier qu’ils occupent bien le logement.

En effet, cette mise en demeure doit être faite par acte de commissaire de justice. Ce document peut notamment servir à constater un fait, accomplir une formalité de procédure ou engager une voie d’exécution (saisie, expulsion, …).

En cas d’impayés de la part du locataire, elle peut être intégrée à un commandement de payer.

Les locataires ont un délai d’un mois, après la signification pour se justifier auprès du propriétaire.

 

Constat d’abandon

Sans réponse de la part des locataires dans le délai d’un mois, le commissaire de justice peut constater l’état d’abandon du logement. Pour
cela, il doit pénétrer dans le logement en présence :

Le commissaire de justice dresse alors un procès-verbal et, si le logement paraît abandonné, il dresse l’inventaire des meubles éventuellement
laissés sur place, avec l’indication de leur valeur.

Le propriétaire doit saisir le juge des contentieux de la protection sur requête adressée au greffe du tribunal dont dépend le logement.

La requête doit comporter les informations suivantes :

La requête doit être datée, signée et accompagnée de toutes les pièces justificatives, dont le procès-verbal du commissaire de justice.

Le juge statue par ordonnance. S’il estime que la requête est fondée, il constate la résiliation du bail, ordonne la reprise des lieux et statue sur la demande de paiement en cas d’impayés ; désigne les biens ayant une valeur marchande sur la base de l’inventaire dressé par le commissaire de justice ; autorise leur vente aux enchères.

Attention : s’il rejette la requête, sa décision est sans recours pour le propriétaire qui conserve toutefois la possibilité d’engager une procédure d’expulsion classique.

Le propriétaire a 2 mois pour signifier, via un commissaire de justice, la décision du juge aux locataires (ou aux derniers occupants connus du
propriétaire). Au-delà de ce délai, l’ordonnance qui n’a pas été signifiée devient nulle.

Cette signification doit obligatoirement informer le locataire de la manière dont il peut contester l’ordonnance du juge (délai, forme et tribunal compétent…),de la manière dont il peut prendre connaissance des documents produits par le propriétaire, de l’absence de recours possible au-delà du délai légal de contestation, de la possibilité de retirer ses effets personnels dans un délai d’1 mois.

Si la signification est remise en mains propres, le commissaire de justice doit également informer verbalement le locataire de ses droits.

Les locataires ont 1 mois à partir de la signification de l’ordonnance pour la contester par déclaration remise ou adressée au greffe du tribunal.

Les parties sont alors convoquées à l’audience par lettre recommandée avec accusé de réception. Le jugement du tribunal remplace l’ordonnance.

Si le juge constate que la demande initiale du propriétaire est abusive, ce dernier peut être condamné au versement d’une amende civile pouvant aller jusqu’à 10 000 €.

Ce site utilise des cookies afin d’améliorer votre expérience utilisateur et de réaliser des statistiques d’audience.
J'accepteJe refuseEn savoir plus